Lucien Ott

D’origine alsacienne, Lucien Ott naît à Paris en 1870. C’est en 1889 qu’il se rend pour la première fois en Bretagne. Ayant intégré les ateliers de la célèbre manufacture de meubles Krieger (située rue du Faubourg-Saint-Antoine et rue de Charenton à Paris), il y devient chef d’atelier. Il se charge de l’aménagement de nombreuses maisons particulières dans l’ensemble de la France, dessine meubles et cadres, parfois pour des œuvres prestigieuses. Ces travaux lui donnent une réelle dextérité picturale. Lucien Ott s’intéresse alors à la gravure sur les conseils de son ami le graveur et historien Loys Delteil (1869-1927)

Lucien Ott, aquarelle. Le village de Loguivy de la Mer (Ploubazlanec) vu de la rue Kerfriden par lucien Ott ami de henri rivière

Le village de Loguivy de la Mer (Ploubazlanec) vu de la rue Kerfriden.

Séduit par la Bretagne, il y revient en 1898, séjournant en famille dans une maison de Loguivy-de-la-Mer, à l’embouchure du Trieux. Il y réalise sur le motif  des dessins sur papier, au crayon ou à la plume, parfois rehaussés à l’aquarelle, noircissant nombre de carnets. Il reprend parfois ses esquisses pour réaliser des travaux plus achevés comme des aquarelles lumineuses ou des huiles dont le sujet sera le plus souvent la côte située entre Loguivy et Paimpol… Au cours de cet été 1898, Lucien Ott décide de rendre visite à un illustre voisin dont il a pu admirer les travaux à Paris : Henri Rivière (1864-1951) qui fait construire à partir de 1895 son havre de Landiris.

Lucien Ott, tableau. Vue de la plage du Ouern à Loguivy de la Mer. Huile sur toile Circa 1900 par lucien Ott Henri rivière

Vue de la plage du Ouern à Loguivy de la Mer. Huile sur toile Circa 1900

Le célèbre graveur raconte d’ailleurs dans ses souvenirs sa rencontre avec Lucien Ott : c’est à Loguivy que je fis la connaissance d’un brave garçon, venu là pour passer ses vacances avec sa femme et ses enfants dans une modeste maison de pêcheur. Un matin, le père Richard[le gardien de la propriété de Rivière]me dit : « il y a là un Monsieur-peintre de Paris qui demeure près de chez moi et qui m’a demandé s’il pouvait venir vous voir. Il m’a dit qu’il s’appelait Monsieur Fox, avec deux t… ! » Quel drôle de nom, ainsi écorché par le père Richard, peut-il bien avoir, pensais-je, et je répondis : « mais oui, dites-lui de venir. » il vint le lendemain et me dit qu’il s’appelait Lucien Ott – les voilà les deux t !- qu’il était chef d’atelier de dessin de la maison Krieger, qu’il s’amusait à faire des aquarelles – qui n’étaient pas mal du tout-, et qu’il aimerait venir travailler avec moi, si cela ne me déplaisait pas. Il m’a voué une amitié fidèle – bien partagée-, qui ne s’est jamais démentie, me rendant mille services, « montant » mes estampes, mes aquarelles avec un soin minutieux, me faisant des cadres ou exécuter dans son atelier des meubles que j’avais dessiné. Il m’aida à « mettre au carreau » la grande décoration que je fis pour Hayashi. Sans grande instruction, il avait le tact natif bien délicat, un désir de s’instruire qui me plaisait beaucoup. Il a été le bon compagnon qui est toujours là quand on a besoin de lui, et je l’ai beaucoup regretté lors de sa mort prématurée, qui me privait d’un ami prêt à tout pour que je sois content[1].

[1] Henri Rivière, Les détours du chemin, souvenirs, notes et croquis, Saint-rémy de Provence : Équinoxe, 2004, p. 85.

Lucien ott plage à loguivy pastel dans le style d'Henri Rivière dans le style japonisant

Lucien Ott a travaillé sur des formats très divers, de l’esquisse de quelques centimètres à une toile monumentale (1,36 m x 2, 36 m !) comme « Le bois de Saint-Pierre sous la neige à Loguivy de la Mer », réalisée en 1907… Très influencé par le japonisme, et profitant des conseils d’Henri Rivière, il expose entre 1901 et 1914 au Salon des Indépendants. Son œuvre n’est cependant pas uniquement bretonne : résidant à Paris, il va peindre les bords de Seine ou diverses vues de la capitale. Il réalise de nombreux portraits de sa famille ou d’amis. Il est mobilisé en 1916, réalisant lors de sa mobilisation de très nombreux portraits. A la fin de la guerre, il  s’installe à Villeneuve Saint-Georges et ne peint plus que de rares aquarelles. C’est là que « le brave Ott », comme le nomme Henri Rivière, décède le 21 juin 1927. Le Salon des Indépendants lui rend hommage en 1928 et la galerie parisienne Bernheim lui consacre une rétrospective en 1929.

Lucien Ott pastel japonisant en Bretagne dans le style Henri Rivière
Lucien Ott vue de Loguivy en Bretagne et reproduction des monogrammes d'Henri Riviere. dessin breton
Ott Lucien aquarelle sur papier à Loguivy de la Mer signée du monogramme japonisant dans le goût d'Henri Rivière en 1899
Signature et monogramme de Lucien Ott

Signature et monogramme de Lucien Ott

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