Albert Clouard
Peintre Nabi
Albert Clouard est certainement le plus breton des Nabis. A l’instar de ses deux proches congénères Maurice Denis et Paul Sérusier, il naît dans une famille aisée, sensible aux Arts, qui éveille en lui le désir de consacrer sa vie à l’écriture et à la poésie. Très tôt, vers l’âge de 16 ans, il découvre la région de Perros-Guirec qu’il ne cessera de fréquenter et même d’habiter tout au long de sa vie. Trégastel, Ploumanac’h et Perros-Guirec seront les principales sources d’inspirations de ses tableaux.
Ses premières compositions seront en vers. Albert Clouard est d’abord un écrivain, un poète. Lors de ses années parisiennes ou il s’établit en 1888 il fréquente beaucoup les milieux celtiques et découvre la peinture symboliste et postimpressioniste alors très présente autour de Montmartre. Vincent Van-Gogh arrive à Paris, rue Massé, où se situe le cabaret du Chat noir en 1886, Degas habite non-loin. L’échoppe du Père Tanguy, marchand de couleurs et originaire de la région de Saint-Brieuc se situe à deux pas, rue Clauzel. Henri Rivière, qui découvre la Bretagne peu de temps auparavant, habite boulevard Clichy.
Albert Clouard quitte Paris en 1894 pour Rennes. Aux beaux-jours il déménage à Perros-Guirec dans sa maison de Kerglaz. Et c’est là, en 1897, qu’il fait la connaissance de celui qui restera son ami : Maurice Denis.
Encouragé par la présence du peintre Nabi, Clouard se lance dans la peinture. Mais il faudra attendre quelques années avant qu’il ne se résolve à exposer au salon des indépendants.
Il expose finalement en 1903 en présence du jury composé, en autres, de Paul Signac, Paul Sérusier et Maurice Denis. Il y vend un tableau et s’attire de nombreuses critiques très favorables.
Sa production picturale n’ira pas au-delà de l’année 1910. De tempérament mélancolique, Albert Clouard ne croit plus à la pérennité du symbolisme qu’il pense appartenir au passé.
L’œuvre d’Albert Clouard est celle d’un artiste sensible, peu versé aux sirènes de la reconnaissance. Son œuvre est restée confidentielle, redécouverte à la faveur de la vente de son atelier en 1992.
Le musée des Beaux-Arts de Brest conserve un tableau d’Albert Clouard: La vierge des grèves