Jean-Laurent Challié
1880-1943
Le réalisme poétique
Jean-Laurent Challié, portrait de bretonne
Jean-Laurent Challié, de son vrai nom Jean-Laurent Buffet, est né le 20 février à Vesoul. Admis À 20 ans aux Beaux-Arts de Paris, il entre dans l'atelier de Gérome mais l'enseignement qu'il y reçoit ne convient pas à sa vision. Malgré d'excellentes annotations du maître, il refuse de persévérer dans la voie officielle, d'où une éclipse de plusieurs années avant de s'installer à Montmartre à la "Villa des Arts", où se lie avec Picabia, leur amitié gravite autour de Sisley et Picasso. À Montigny, Grey ou Moret-sur-Loing, Jean-Laurent Challié peint sur le motif de magnifiques paysages fauves. Mais après cette période fauve (où il reste cependant attaché à la figuration), Challié fera de nouveau cavalier seul, lui qui est avant tout un dessinateur et un coloriste : il ne peut pas, et ne veut pas, suivre la voie prise par ses amis.
Jean-Laurent Challié, paysage de Ploumanac’h
À partir de 1903 et jusqu'en 1914, Challié fait de fréquents séjours à Ploumanac'h où il exécutera une trentaine de toiles et autant d'aquarelles et de dessins. Il est épris des paysages contrastés de la côte bretonne, tantôt violents et d'une tonalité intense, tantôt baignés dans une délicate grisaille ... Jean-Laurent Challié fut d'abord un postimpressionniste (1903- 1907), il eut aussi une période fauve (1908-1910) mais ce fut surtout un intimiste, au réalisme poétique (1910-1943).
Jean-Laurent Challié, paysage de neige à Ploumanac’h, fusain.
Tout au long de sa carrière de peintre, il expose aux côtés des plus grands : Picasso, Bonnard, Maurice Denis, Valloton, Valtat, Camoin et surtout Vuillard, le seul dont il admette l'influence sur son œuvre. Il fit pratiquement toujours l'unanimité des critiques, réussissant à unir dans leurs éloges Apollinaire et Vauxcelles, si souvent opposés.
Texte d’Anne Marie Le Bayon, Musée Ar Skol, Ploumanac’h