Jules-Emile Zingg
1882-1942
La peinture bohème
Jules -Emile Zingg naît en août 1882. Fils d’une famille d’horlogers installés à Montbéliard en Franche-Comté, il abandonne une carrière promise dans l’atelier paternel et devient peintre.
Sa formation est classique : élève notamment de Cormon aux Beaux -Arts de Paris, il est récompensé du Prix de Rome en 1911.
Zingg est épris de liberté et décide, en 1913, de quitter la capitale et l’enseignement de maîtres jugés trop classiques et ennuyeux. Ses nouveaux modèles se nomment Bonnard, Seurat ou encore Cézanne.
Zingg entame une vie de bohème austère et exigeante. Mobilisé puis réformé en 1914, il découvre un peu par hasard la Bretagne et la côte de Granit Rose et la région de Ploumanac’h. Il y rencontre Maurice Denis et Paul Sérusier. Le moment est décisif pour la carrière de Zingg et sa peinture, encouragée également par la pratique de la gravure sur bois, se simplifie, se synthétise profondément.
La leçon dispensée par les Nabis est fondamentale, confirmée par celle de Vuillard rencontré en 1916, lors d’une mission sur le front. Sa peinture, imprégnée de japonisme, désormais dépouillée de tout superflu, devient apte à saisir « tout ce que la nature peut exprimer de plus dur, de plus âpre, de plus désolé ».
Jules Zingg expose avec succès, en compagnie de ses amis prophètes, à la galerie Druet en 1918 et peint sans relâche dans sa région natale une œuvre solide, aux accents sourds et profonds.