Henri Rivière
(1864 - 1951)
Henri Rivière, Nuit en Mer, lithographie
Un japonisant en Bretagne
Henri Rivière naît en 1864 dans le quartier de Montmartre à Paris. Il décide dès sa plus jeune adolescence de devenir peintre. En 1874 il fait la rencontre de Paul Signac, et commence à fréquenter l’atelier du peintre Émile Bin.
À Montmartre, Henri Rivière découvre le cabaret du Chat Noir, lieu qui accueille le « Tout-Paris » artistique, mondain et politique dont il va rapidement devenir l’un des piliers créatifs. Il contribue à la renommée du cabaret en créant le théâtre d’ombres. Durant quinze années Henri Rivière assurera la mise en scène de nombreuses pièces dont l’ambiance des décors vont être représentatifs de son travail à venir.
Henri Rivière, Loguivy, gravure sur cuivre
Ses premiers essais en gravure datent de 1882 avec la technique de l’eau-forte. Son admiration pour l’Art japonais va l’amener à s’intéresser à la gravure sur bois dont il deviendra un maitre reconnu en Occident comme en Orient. Tout dans le travail d’Henri Rivière renvoie au Japon : Le traitement des sujets, sa signature, le choix des papiers, les formats. Il deviendra d’ailleurs un grand érudit de l’Art japonais, écrivant des ouvrages et collectionnant de nombreux objets la plupart sont aujourd’hui conservés dans des musées nationaux.
Ses deux grands sujets seront Paris et la Bretagne.
Henri Rivière, la vague, bois gravé, 1892
Sa rencontre avec Eugène Verneau sera déterminante.
Cet imprimeur ouvre volontiers ses ateliers aux artistes et c’est là qu’Henri Rivière y découvre la lithographie. Eugène Verneau va par la suite l’accompagner dans l’aboutissement de son travail lithographique dont 5 grandes séries décoratives verrons le jour entre 1897 et 1916, et un ouvrage de référence: Les Trente-Six-Vues de la tour Eiffel.
Les Aspects de la Nature
La féérie des Heures
Les paysages parisiens
Le Beau Pays de Bretagne
Le Vent de Noroît
Henri Rivière sera un assidu de l’imprimerie jusqu’à la disparition d’Eugène Verneau en 1913.
Après cette date Henri Rivière se consacrera au dessin et à l’aquarelle.
Aujourd’hui, après une période d’oubli, son œuvre refait surface à la faveur de travaux initiés par des chercheurs américains au début des années 1980. Le Musée d’Orsay a consacré une exposition des photographies d’Henri Rivière et la BNF, qui détient un vaste fonds d’œuvres et de documents de l’artiste, lui a consacré une exposition et un ouvrage en 2008.
Aujourd’hui la publication du catalogue raisonné (Éditions Locus-Solus) des lithographies par Olivier Levasseur et Yann Le Bohec apporte de nombreuses précisions sur cet aspect de son œuvre.
Henri Rivière, vue de l’île à bois à Loguivy-de-la-mer, aquarelle, 1905
Depuis, de nombreuses expositions et ouvrages ont été consacrés à cet artiste. Henri Rivière est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus emblématiques représentant du Japonisme occidental.
Si certains voient en lui un précurseur de la ligne claire en bande dessinée, les plus jeunes y voient la filiation avec le Manga.
Ce qui en fait un artiste transgénérationnel, transculturel et intemporel.
Henri Rivière dans son bureau
A découvrir:
Eugène Verneau et Henri Rivière, “Une amitié fidèle”, une conférence d’Olivier Levasseur
Henri Rivière: “De Montmartre à la Bretagne” par Olivier Levasseur
“Henri Rivière et le public américain” par Bernard Deroitte (Armstrong fine art, Chicago)
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